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Chipolatapaprika

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  Au creux du logis des petites souris situé dans le tréfonds d'un terrier sous le noisetier du jardin, il y a l’effervescence d’avant l’histoire. C’est que Mamaouse va commencer le récit des aventures de Chipolatapaprika. Après avoir survécu à Neige la terrible, après s’être fait marcher sur la queue par Grandmaladroit, il est arrivé une nouvelle aventure à Chipolata. Mamaouse s'impatiente effectue un léger pianotage de ses petites pattes, lisse ses moustaches et fait les gros yeux à tout son petit monde, (il ne faut pas croire que leur logis est exigu). - Les enfants un peu de silence, sinon il se pourrait bien que Lucifer ou Neige vous entendent ! Frémissements de moustaches dans l’assemblée, associer Lucifer le méchant chat de tous les contes et Neige la terrible chatte noire des voisins de notre jardin, c’était l’horreur absolue. Mamaouse commence son récit : - Tout d’abord je dois vous dire que Chipolata va bien, vous savez que je l’avais envoyée en missi

Les déambulations de Bartholomé Marlouf

  I L'odeur des amis. Bartholomé faisait ses courses et ne passait pas inaperçu dans ce magasin d'alimentation. On entendait le martèlement de ses chaussures à semelle de bois, (tchique clic tchic clac, tchique clic tchic clac) Il parcourait les allées à la recherche de chamallows et était suivi par Fulgur son chat. Cet après-midi il avait délaissé son quartier, il n'était plus en odeur de sainteté dans sa boutique habituelle, Fulgur avait eu la mauvaise idée d'y laisser une petite crotte à l'entrée. Il avait sans doute commis ce forfait par contrariété, Bartholomé s'était brouillé avec le marchand, un ami de longue date. Alléché part un doux parfum de chamallows à la vanille il était entré ici. Arrivé à la caisse, quand enfin ce fut son tour, il déposa ses emplettes et fut de suite subjugué par la caissière, l'odeur de vanille c'était elle. Dans sa tête, une boite à musique parfumée venait de s’ouvrir, il imagina la caissière en ballerin

La chevelure des maléfices

  Aujourd’hui Suzanne a quitté le bord de sa rivière ensorcelée, arrivée en ville elle marche gaiement. Elles se transforme et sans perdre son charme remonte l’avenue du Maine. Suzanne aime les hommes et ils le lui ont bien rendu. Suzanne frivole et se découvre aux inconnus. Suzanne a quatre enfants tous de pères différents. Suzanne est libre comme ses cheveux qui volent au vent. Suzanne a rendez-vous chez Edouard un coiffeur aux doigts de fée, c’est un bel homme et comme d’autres un être blessé, Suzanne a su l’apprivoiser. Là, aux abords de l’école, elle ouvre la porte du salon. — Entrez Suzanne, venez vous asseoir tout près de moi ! À chacun de ses rendez-vous, il lui fait la cour, il commence par une conversation légère pleine d’anecdotes. C’est qu’il aime prendre son temps, il n’a d’yeux que pour sa chevelure et retarde le moment délicieux où il plongera ses mains dedans. Il se penche sur elle, l’effeuille, retire brindilles et feuilles mortes parmi ce

La cravate de la matière

 On pourrait décrire la cravate de la matière un peu comme on parlerait de l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites . Mais auparavant, il faudrait parler de l'influence des rayons gamma sur le comportement de mes parents. La matière peut paraître scientifique ou cosmique, mais en fait ici, elle est du domaine médical, pour le moins métaphysique voire biologique et dans tous les cas, comique. Cela commence ainsi : il était une fois cette famille nombreuse de six enfants qui vivait heureuse dans un petit pavillon de banlieue. Le jardin était assez grand pour que les enfants que nous étions puissent tous s'y épanouir, jouer et cultiver toutes sortes de légumes ainsi que des marguerites. Il y avait autour de la maison quelques voisins : les "Ronchons", les "Potins" et l'inoubliable madame Marabama Dialo, femme seule, mais d'une énergie débordante. Elle était pour nous comme une vieille mamie tendresse, active et i

La perfidie des classiques

  Bien installés dans ce bistrot parisien, nous finissons notre repas et je papote avec ma fille. Derrière elle, je peux voir à travers une porte vitrée une salle de spectacle laissée à l'abandon. Je lui demande : — Tu connaissais ce café-théâtre qui a fermé ? — J'y suis allée une seule fois, je crois que c'était leur dernier spectacle. Ils jouaient "Les sept péchés capitaux " mais j'ai l'impression qu'ils n'ont pas fait recette. Cela t'aurait certainement intéressé, particulièrement la partie sur la gourmandise. — Oh, tu sais Aurore, je ne mange plus autant, comme tu peux le voir, je suis resté svelte et je n'ai jamais été particulièrement gourmand. Elle me demande avec un petit sourire : — Tu as toujours du cholestérol ? — Non-non, je fais attention maintenant, tu vois ce midi, j'ai pris du poisson. — Oui, mais papa, tu n'aurais pas pris un peu d'embonpoint ? Ta chemise a l'air de te serrer. — Ça, ce n'

J'ai fait un rêve

  1- Anahita Fille de Hediyeh, la sage-femme du village, Anahita a grandi près de ses oncles et tantes. Elle a 12 ans, de longs cheveux bruns, des yeux noirs de Jais. Dans ses jeux avec les enfants de son âge, elle s’impose comme un chef, elle a un fort caractère comme sa mère, mais tous adorent les aventures qu’elle leur fait vivre. En effet, les enfants livrés à eux-mêmes dans le village et ses proches environs, étendent leur zone d’exploration. Ils sont nombreux les volontaires pour aller garder les chèvres, il faut les protéger des lynx ou hyènes encore présents dans la région. Quand le troupeau ne grignote pas les Tamaris, il est souvent sur la colline rassemblé au pied du grand Sycomore. Ce lieu est un point de vue sur la vallée de l’Euphrate. Elle mène d'un côté aux anciennes ruines d’Uruk. De l’autre, vers le nord on devine la ville de Samawa. Tout près, en contrebas, le village d'Anahita est indemne des guerres qui ruinent le pays. Les enfa